Castelnou de Mon Mirailh, tel
était le nom de Castelnau de Montmirail sous
la plume d'un notaire en 1241.
"Castelnou " pour " chateau neuf " et " Mon
Mirailh " pour désigner un mont qui est
à la fois admirable par sa beauté,
mais d'où l'on peut également
regarder, surveiller.
Castelnau de Montmirail se dresse à 290m
d'altitude, sur un promontoire en avancée de
la chînes des coteaux qui longe la rive
gauche de la Vère. Cette position,
permettant de surveiller l'amont et l'aval d'une
d'une grande partie du bassin de la rivière,
convenait parfaitement à un château et
à un village du Moyen-Age.
C'est Raymond VII, dernier Comte de Toulouse
d'origine occitane, qui ordonna sa construction
dans les années 1220. Sans doute y avait-il
un habitat plus ancien, peut-être d'origine
gallo-romaine, dispersé dans les
environs.
Cependant, la fondation de Castelnau de Montmirail
permet au Comte de Toulouse de regrouper les
populations et ce, afin de mieux les
contrôler économiquement,
politiquement et juridiquement. Qui plus est , il
bénéficiait aussi de l'aide des
villageois pour défendre cet emplacement
stratégique et entretir les murailles et
appareils défensifs.
Raymond VII octroie aux habitants de Castelnau de
Montmirail privilèges et franchises afin
d'inciter au peuplement du nouveau village :
permission de pacage dans la forêt proche,
exemption de péages dans l'Albigeois,
etc.
Dès l'origine, la communauté est
administrée par 4 consuls, nommés par
le seigneur ou son juge sur une liste une liste de
8 personnes présentés par les consuls
sortants. Ce sont ces mêmes consuls qui en
1341, lors des négociations pour le
financement de la guerre de Cent Ans nièrent
farouchement être les habiatants d'une
bastide afin d'éviter l'impôt.
Certains ont eu envie de trouver une
régularité de bastide à ce
village qui a su conserver son aspect
médiéval jusqu'à nos
jours.
La place des arcades, centre économique et
social de la ville évoque les places
bordées de couverts de nombreuses bastides.
L'absence du château entretient
également cette confusion. Il se dressait
sur l'extrémité occidentale du
mamelon, carré parfait avec cour
intérieure , mais désaffecté
depuis le XVIIè siècle, il a
été démoli au début du
XIXè siècle. Ce château disparu
prouve néanmoins que Castelnau de Montmirail
appartient plutôt à la famille des
castelnaux qu'à celle des bastisdes.
Les portes et les murailles, reconstruites au
XIVè siècle, présentes
dès l'origine de la ville, soulignent cette
appartenance puisque les bastides,contrairement aux
castelnaux, étaient des villes ouvertes.
Ce sont ces même consuls qui payèrent
en 1341 la Croix Reliquaire, trésor de
Castelnau de Montmirail. Cette croix en argent
doré sur âme de bois doré de
pierres précieuses fut commensée par
un orfèvre albigeois et terminé sur
place par Maître Ot de Monconi,
orfèvre toulousain. En ces temps
troublé, il était sage de constituer
au village un trésor de guerre.
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