Valmagne ( Abbaye de ) ( 34 )

Un peu d'histoire : L'abbaye de Valmagne est fondée en 1138 par Raymond Trencavel, vicomte de Béziers.
Elle connaît une époque de splendeur avec d'abondantes donations, qui font que la richesse de la communauté sera considérable. Ainsi, une série de granges est établie dans la région et les relations avec la noblesse locale sont excellentes. Un vignoble de 5 hectares est aussi mis en place par des moines bourguignons, eux-mêmes à l'origine du célèbre Clos-Vougeot. Au XIVe siècle, un cloître gothique remplace le précédent, roman, tout en en conservant des éléments. Du XIIe siècle au début du XIVe siècle, Valmagne est une des abbayes les plus riches du sud de la France. Elle compte alors près de 300 moines.
Les premiers problèmes surviennent lors de la guerre de Cent Ans, époque du " grand malheur ".
L'épidémie de peste noire dévaste la région en 1348 : de nombreux moines meurent, d'autres fuient l'abbaye. De même, le passage des Routiers et autres mercenaires endommage Valmagne. Peu à peu, les abbés, élus par les moines, ne parviennent plus à faire face aux dépenses et certaines dépendances sont vendues. À partir de 1477, l'abbaye est alors dirigée par des abbés commandataires : pour améliorer la gestion, ces derniers, désignés par le roi, sont choisis au-dehors et non plus parmi les membres de la communauté. Ces modifications conduisent à un certain relâchement de la vie religieuse et au désintéressement relatif de l'abbé pour son abbaye. Lors des guerres de religion, l'abbaye est presque abandonnée.
L'abbé Vincent Concombey de Saint-Séverin, en poste depuis quatre ans, embrasse la religion réformée et fait le siège des lieux. En 1575, une attaque des Huguenots brise tous les vitraux de l'église ; les dégâts sont considérables, notamment dans le cloître. Surtout, les moines sont massacrés lors de ces conflits et notamment le célèbre Nonenque, moine cellérier octogénaire apprécié pour ses grandes compétences vinicoles. Pendant une quarantaine d'années, l'abbaye reste déserte : elle devient un repaire de brigands. L'abbaye devient bien national.
Elle est vendue en 1791 à M. Granier-Joyeuse qui transforme l'église en chai (cave à vin). Des foudres sont alors installés dans les chapelles latérales et axiales de l'église. En raison de mésententes, les héritiers de l'entrepreneur cherchent ensuite à s'en séparer. Avec la permission de l'Évêché, elle est rachetée par le comte de Turenne en 1838. Jamais revendue depuis, l'abbaye de Valmagne demeure désormais dans la descendance de cette famille qui se consacre elle-aussi à la viticulture.

L'abbaye, au millieu des vignes.
La cours d'entrée
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